dimanche 22 mars 2015

L'heure de la fermeture

Dans Le Petit Oiseau blanc, James Matthew Barrie nous offre l'univers de l'enfance, tissé de perles fines et imaginaires, entremêlées de réel.

Voici un petit bout, et j'avoue qu'il m'est difficile de choisir un extrait, quand j'aimerais vous en montrer des vingtaines ! (Soyons honnête, c'est carrément toutes les pages que j'aimerais vous montrer ici.) 

"Vous avez probablement observé que votre petite sœur désire faire toutes sortes de choses auxquelles votre mère et sa bonne s'opposent : se lever au moment de s'asseoir, et s'asseoir au moment de se lever, par exemple, ou se réveiller quand elle devrait s'endormir, (...) et ainsi de suite. 

Peut-être mettez-vous tout ceci sur le compte de la méchanceté. Mais ce n'est pas le cas : cela signifie simplement qu'elle est en train de reproduire ce qu'elle a observer chez les fées. Elle commence par élire leurs uses et coutumes et il faut environ deux ans avant qu'elle n'adopte ceux des humains. 

Ses accès de colères, qui sont affreux à supporter, et qui sont généralement appelés "poussées de dents", n'ont pas cette origine. Ils expriment une exaspération bien naturelle, parce que nous ne la comprenons pas, bien qu'elle parle un langage intelligible. 
Elle parle le langage des fées. 
Les mères et les bonnes, qui ont de la jugeote, savent ce que ces mots signifient, bien avant que les autres ne le sachent : "Guch" veut dire "Donne-le moi tout de suite ! tandis que "Wa" équivaut à "Pourquoi portes-tu un chapeau aussi ridicule ?" "

Arthur Rackham




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