jeudi 12 février 2015

Te laisse pas faire !!!

Voilà quelques mois que j'ai déserté les réseaux sociaux et un peu laissé mon blog en jachère, mais c'est pour la bonne cause (un petit nouveau dans la famille ça occupe bien ;) )

Une petite note aujourd'hui, qui mêle mon métier d'auteur à celui de mère.

Quand j'écris (l'écriture pure, celle qui implique des jours, voir des mois (pour un roman) de réflexion, de recherches, de divers brouillons d'ébauches de personnages, de versions différentes d'une même idée), c'est que j'en ressens l'urgence. 

Urgence lorsque l'histoire occupe toutes mes pensées; urgence lorsque le personnage principal me supplie d'arrêter recherches, plan, fiches pour enfin lui donner vie ailleurs que dans mon esprit et sur des petits bouts de papier; urgence dans les délais de réalisation; urgence quand le projet peut se voir concrétiser grâce à l'actualité qu'il rejoint.

(Vous pouvez cliquer sur les mots soulignés, ils vous renverrons vers les liens en questions)

Actuellement, je travaille sur un roman assez ambitieux. Mes personnages occupent donc la majeure partie de mes pensées pour ne rien laisser au hasard.
Or, depuis quelques jours, j'entends de nouveau ce thème particulier du harcèlement scolaire. Je suis donc obligée de faire une pause, le temps d'écrire ces quelques lignes, car ce sujet bien réel me tient à cœur. Voici quelques mots et puis je retournerai à mes personnages imaginaires.
http://souffrance-scolaire.fr/conferences/


Il y a quelques mois, en novembre, ma fille en fût victime. Elle est au CP et à 6 ans. Elle n'est ni rousse, ni grosse, ni introvertie, ni handicapée, ni autres étiquettes que les professionnels mettent sur le dos des victimes, justifiant ainsi leur victimisation et l'attitude du harceleur. Le profil de la victime ? A peu près n'importe qui. Le profil du harceleur, idem.

Le problème a effleuré ma fille, c'est-à-dire qu'il a duré quatre semaines. J'ai de la chance d'avoir instauré une grande communication entre nous deux, et sans que je pose de questions intrusives, ma fille me raconte tout, par petits bouts, à différents moments, mais tout.

Lorsqu'à deux reprises, en une semaine, elle s'est faite tapée, nous avons, mon mari et moi, pris rendez-vous avec la directrice du CLAE (à l'écoute et qui a discuté avec les enfants concernés), avec le Directeur (qui a été disponible, mais qui a dit qu'il y avait plus grave) et avec la maîtresse. En parallèle, j'ai acheté ce livre : TE LAISSE PAS FAIRE, d'Emmanuelle Piquet.


Et là, nous avons pris la mesure du problème et le taureau par les cornes. Ma fille a de la chance d'avoir une maîtresse formidable, intelligente, et qui comprend ses élèves et leur personnalité. J'ai longuement parlé avec elle et, chacune de notre côté, nous avons mis en œuvre des méthodes, des petites choses, pour que ma fille sorte de cette victimisation.
Nous lui avons montré qu'elle était forte et qu'elle pouvait s'en sortir, toute seule (même si nous étions là pour la guider ou l'autoriser à faire certaines choses).
A son niveau, ce que la maîtresse a fait au quotidien pour elle, l'a beaucoup aidée et valorisée. Pas de mesures supplémentaires vis-à-vis des harceleurs. Non, c'est la victime qui a été au cœur de nos préoccupations, pour qu'elle n'en soit plus une.
En une semaine, le problème était réglé.
Aujourd'hui, lorsqu'un nouveau problème surgit, comme se faire insulter ou frotter la tête par le garçon qu'elle a à côté en classe, nous préparons ensemble une flèche. A la maison, elle s’entraîne à la tirer. Et "BIM!" elle la tire. Aujourd'hui munie de différentes flèches dans son carquois, elle n'a plus besoin de les utiliser, car rien que le fait de les posséder la rend plus forte.
Maintenant elle se sent bien à l'école, a des copines, des copains, elle est épanouie.
J'ajouterai à cela, l'an prochain, des cours d'Aïkido.
Pour l'avoir expérimentée, je peux lui dire un grand Merci. Merci de ses efforts pour nous faire partager cette approche tellement sensée et utile.
Pour ma part, je conjuguerais toujours cette méthode avec l'autre : avertir les professionnels, qui sont au quotidien avec vos enfants, qu'il y a un réel problème et qu'il va falloir le résoudre. Ensemble. En donnant des flèches et du courage nécessaire à notre enfant pour ne plus être LA VICTIME.

Bien sûr, une bonne communication avec nos enfants, dès la maternelle (!!!!!) est indispensable. Ce qu'ils racontent est important. Dramatiser n'est pas une bonne réponse. Dédramatiser non plus. Ne pas le croire non plus. Le prendre au sérieux, comprendre ce qu'il dit, oui. Car des faux pas répétés dans ce domaine peuvent entraîner repli sur soi ou agressivité. Et si l'enfant ne se sent pas en confiance pour parler, on ne peut pas l'aider.

Pour en revenir au début, suite à cet événement, j'ai effectivement écrit une histoire sur le harcèlement scolaire. Il est temps aujourd'hui que je la propose aux éditeurs. Et puis si elle n'aboutit jamais en livre, j'aurais tout de même fait ce que je devais faire.


Note de moi-même : Je n'ai jamais eu ce problème personnellement à l'école, d'où mon inquiétude et mon souci de savoir comment faire pour l'éradiquer. (J'étais grande, mon père m'avait appris à me défendre et j'étais un peu justicière sur les bords.)

Pour conclure, voici trois petites petites vidéos très instructives :






Pour vous donner des nouvelles de ma grande, depuis qu'elle ne se laisse plus faire, elle a des copines et de très bonnes copines. Elle s'entend avec chaque élève de sa classe, filles et garçons, tout en continuant d'être gentille et d'être une des meilleures élèves.
Bref, montrer aux autres qu'on mérite, tout comme eux, d'être traité avec respect, ça a de bon.