jeudi 27 octobre 2011

Et une troisième critique!

Et de trois ! J
Retrouvez d’autres critiques de « livres d’éditeurs indépendants ou, parfois, d’auteurs auto-édités» sur le site des agents littéraires.
Le livre : Guide de l’éducation consciente, Editeur Alterre Nat Presse, 257 pages, 20€.
Le pitch : Voici un très bon guide de l’éducation consciente. A  la fin de chaque thème il y a un petit annuaire d’adresses utiles. Il y sera traité de l’éducation (scolaire), de la parentalité consciente, des écoles alternatives, du jeu et pour finir, des séjours et vacances alternatives.
Cette citation d’Albert Jacquard (Mon utopie, éd. Stock) résume bien le pourquoi de l’éducation consciente : « Les éducateurs, dans la famille ou à l’école, doivent s’y résigner : ils n’ont accès qu’à une partie des chemins parcourus par l’enfant à la recherche de lui-même. Leur art est d’être présent sans s’imposer, attentifs sans être indispensables, disponibles sans être envahissants. Ils doivent lui laisser la liberté de dévoiler des facettes différentes de soi, respecter son jardin secret. »
Cette critique a été dirigée par Julie Bélaval, auteure du blogue d’Allana Mely’s  (http://allanamelys.blogspot.com/)
Ce guide commence par un thème récurrent : cette institution qui forme nos enfants, les artisans de demain : l’école. Il retrace ses origines, ce qui la guide, l’évolution de ses ambitions, ses dérives, son « obsession égalitaire et sa scolarisation de masse » qui produit désormais l’inverse de ce qui était désiré : une forte «  sélection sociale et une dégradation du niveau de compétences de base ».
A l’opposé, il y a les pédagogies dites « nouvelles », alors qu’elles existent et ont fait leurs preuves depuis longtemps. Elles placent l’enfant au cœur de l’enseignement et le rend acteur de son apprentissage, l’adulte se positionnant comme accompagnateur. Puis, un autre aspect est abordé : l’éducation au bonheur ! Apprend-on ça sur les bancs de l’école ? Arnaud Desjardins le dit si bien : » Le but de l’éducation n’est pas de faire un enfant bien élevé, ni un enfant instruit qui connaisse les usages du monde, mais de faire un enfant heureux. C’est tout. Et tout le reste en dépend. »
Mais où vivons-nous ? Avec qui vivons-nous ? La terre nous nourrit, nous permet de vivre. Savoir qui nous sommes, connaître notre valeur, nous sentir aimé, nous permet d’aller vers les autres, de les considérer avec dignité et respect. Au de-là du savoir, les pédagogies nouvelles abordent ces trois piliers : « reliance à la nature, reliance à soi-même, reliance au groupe ».
Ensuite, le deuxième chapitre aborde la parentalité consciente. Mais qu’est-ce que c’est ? Un parent conscient doit commencer par travailler sur lui-même, se débarrasser de ses frustrations, de ses attentes, de ses non-dits. Ce n’est que lorsqu’il est en paix avec lui-même, conscient de ses limites mais en pleine possessions de ses moyens, qu’il pourra éduquer son enfant de façon consciente. Car le but ultime n’est pas d’en faire de bons petits soldats, ni banquiers, ni ouvriers, mais de les aider à grandir, à être des adultes épanouis.
De quoi nos enfants ont-ils besoin ? De gadgets sophistiqués ? D’être sociabilisés? D’être « dressés » à ne pas faire de « caprices » (mots qui n’a de raison d’être que chez les adultes, les enfants (et bébés) eux, n’exprime que leurs besoins, leurs émotions, leurs sentiments. C’est nous qui jugeons) ? Non. Ils ont besoin d’Amour. D’un Amour inconditionnel. Voilà tout. C’est peu ? Non, c’est un don qui n’a pas de prix. Le docteur Ross Campbell parle du « réservoir émotionnel ».  Chaque enfant en a un (et les adultes aussi). Ce « réservoir » a besoin d’être rempli d’amour. S’il est vide, l’enfant se sent démuni et se conduit mal. C’est dès la naissance qu’il faut remplir ce « réservoir » ! Son autonomie, son indépendance et son épanouissement futur en dépendent.
Et, quand on parle d’amour, d’éducation, on ne peut pas passer sous silence cette chose qui contredit tout acte d’amour : la violence. Quelle passe par des humiliations, une tape ou jusqu’à la fessée, cette violence éducative est un fléau. Cela a des effets dévastateurs sur l’éducation d’un enfant et sur l’enfant lui-même. « Quand on stoppe par une claque ou une fessée le comportement d’un enfant qu’on juge inacceptable, on le dresse à ne pas avoir confiance en lui puisqu’on ne fait appel qu’à sa peur d’être frappé », Olivier Maurel. Quelle cohérence dans notre discours quand nous disons : « Ce n’est pas bien de taper, de faire mal ! Si tu recommences je te tape ! ». La résolution du conflit se fait donc par la force et la violence. Voilà le message transmis. C’est là qu’intervient « l’éducation » des parents : un travail sur soi-même sera nécessaire, pour ne pas reproduire ce schéma de violence que nous avons connu enfant.
Puis, un autre aspect à prendre en compte est celui du « lâcher prise ». En finir avec la suprématie, la toute-puissance, la domination des adultes ! Bien-sûr, il y a des savoirs que nous détenons et que nous transmettrons. Mais qui connait mieux l’enfant, si ce n’est lui-même ? N’est-il pas le mieux placé pour savoir s’il a faim, s’il a froid, chaud, mal, s’il est fatigué, triste, en colère, etc…
Ce n’est pas dans les grands raisonnements, les croyances, les guides éducatifs que nous trouverons les réponses pour nous aider à accompagner notre enfant avec « compréhension, empathie et vigueur ». Comme le dit Arnaud Desjardins : « les informations essentielles en matière d’éducation de vos enfants, c’est le cœur seul qui peut les prendre. C’est l’intelligence du cœur (…). »
Ensuite, les alternatives à la punition, la méthode de Thomas Gordon, sont d’autres exemples qui prouvent que l’éducation doit commencer par les parents.
La loi d’attraction nous donne la possibilité d’être auteur de notre vie, de nos rêves. C’est un cadeau à transmettre à nos enfants.
Le chapitre conclut par l’accompagnement dès la grossesse ainsi que la nécessité d’une naissance respectueuse pour la mère et l’enfant.
Dans le chapitre 3, on y découvre toutes les écoles alternatives (Steiner, Freinet, Montessori, instruction à domicile, écoles nouvelles, créer son école, etc…). Toutes ces écoles différentes sont détaillées, expliquées, avec en fin de chapitre des adresses et des informations pratiques.
Ensuite, il y a l’art de l'enfance et enfance de l'art : le Jeu ! C’est une acticité naturelle de l’enfant, c’est par le jeu qu’il grandit, qu’il devient « je ». Plusieurs formes de jeux sont abordés (éveil musicale, jeux coopératifs, théâtre, la télévision) avec des références pour aller plus loin (et des idées de jeux).
Puis, le dernier chapitre présente une série d’adresses, de lieux, d’idées de vacances alternatives ou séjours pour enfants. Il n’y a plus qu’à piocher !
Ce guide pratique nous donne un aperçu de ce qu’est l’éducation consciente, avec plusieurs éléments pour approfondir  les sujets qui auront attiré notre attention.
Note : 4 / 5

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